La mer d’ISAN

Déc 18

La mer d’ISAN
Et dire que l’on devrait faire pas loin de 600 kilomètres pour nous rendre au bord de la mer, alors qu’elle est à portée de roues, de pieds de Ban Pangkhan ! Vous allez peut-être penser : « Encore un délire du Farang-Isan ? En cette saison des grosses chaleurs, la saison sèche, le soleil tape dur, il a sûrement péter un câble ! ». oui et non, je vous répondrai ! La mer d’ISAN existe bien, « Thalée ISAN » comme aime à l’appeler les gens du quartier. Le « Bung Kluea », littéralement, le lac salé est à une encablure du village, à une dizaine de kilomètres vers le nord de Sélaphum, à une quarantaine de kilomètres de la ville de Roi Et!

En prenant la route nationale 23 en partant de Roi-Et direction Yasothon / Ubon Ratchathani, 30 kilomètres plus loin, vous arriverez immanquablement à Sélaphum, vous passerez le seul feu tricolore de la ville puis vous laisserez la station essence PTT (Pototor) sur votre gauche, encore 500 mètres et à la sortie de la ville après un petit pont vous laisserez sur votre droite la route 2027 (celle qui se perd jusqu’a Ban Pangkhan) et tournerez sur votre gauche 10 mètres plus loin. Des panneaux bleus de la TAT (Tourist Authority of Thailand) vous indiqueront la direction à suivre. Pendant 8 kilomètres vous traverserez par une route tortueuse au milieu de l’étendue infinie des rizières de nombreux petits villages « pur ISAN ». Fiez-vous aux panneaux, restez sur la route goudronnée, évitez les routes cimentées, ne redoutez pas les nombreux virages improbables contournant temples et maisons typiques et vous arriverez enfin « au bord de la mer d’ISAN » !

Rien que cette approche est un dépaysement ! En voiture, vélo ou moto, arrêtez-vous dans une des boutiques fourre-tout d’un de ses nombreux villages traversés, les gens vous offriront leurs sourires radieux. Peut-être aurez-vous la chance de faire plus ample connaissance, vous apprécierez sans aucun doute l’accueil jovial démonstratif et bruyant de ses habitants. Par contre si vous êtes pressés, l’achat d’une boite de bière ou de coke et d’un paquet de chips vous permettra de faire une pause à l’ombre des tôles ondulées de ces boutiques d’un autre temps !

Arrivés sur le « Bung Kluea », sur votre gauche vous aurez une enfilade de restaurants vous proposant de vous asseoir dans des huttes de bambous flottant sur les bords du lac. Vous pourrez y manger tout ce que la gastronomie ISAN compte de meilleurs, poissons du lac et crevettes vivantes préparés à votre convenance. Vous pourrez bien-sur vous désaltérez ou vous saoulez entre amis, pourquoi pas, c’est vous qui voyez,  mais rappelez-vous toujours que vous êtes au dessus de l’eau même si ce n’est pas profond d’ailleurs et puis pour couronner le tout si l’envie vous prend, un écran karaoké sera aussi là pour venir perturber la tranquillité du lieu.

Vous serez aux petits soins des serveurs…Vos voisins de « case » vous inviteront sûrement à tailler le bout de gras voire à trinquer avec eux. Ils seront des étudiants et étudiantes séchant les cours, des couples illégitimes venant se restaurer loin des regards de la ville, des familles en goguette ou simplement des bandes de potes venant profiter de la fraîcheur de l’eau !

L’eau est certes boueuse mais c’est au bord, la vase sera sous vos pieds, plus loin grâce à des bateaux ou de grosses bouées, profitez de l’eau « fraîche ». Lorsque le soleil sera plus discret, soit tôt le matin ou en soirée partez faire le tour du lac sur l’autre rive, la nature vous en mettra plein la vue; Des oiseaux de passages comme des cigognes ou autres migrateurs se feront un plaisir de vous rendre le paysage magnifique. Les pêcheurs lançant leurs filets éperviers en équilibre sur leur barque-canoë finiront le tableau de la mer d’ISAN ! Les rives du « Bung Kluea » sont une vraie explosion de nature sauvage…

À la saison des pluies, durant la mousson, le lac prendra des dimensions gigantesques et la nature changera du tout au tout, deviendra encore plus exubérante…La marée sera alors des plus haute, la mer d’ISAN envahira toute la place jusqu’à la nationale 23 rejoignant un autre petit lac situé à quelques kilomètres au sud est de celle-ci !

J’espère que cette balade virtuelle vous aura donné l’envie de venir au bord de la mer d’ISAN…

Il n’y a donc qu’une marée par an dans notre « Thalée ISAN » mais quelques soient le flux et le reflux de cette mer improbable, elle vous enchantera et vous laissera des images indélébiles dans un coin de votre mémoire, en tout cas, chez moi, elles ressurgissent à chaque instant lorsque je suis loin d’elle !

Paille Kheundheu…

(À bientôt en Langage lao, langue de la région nord-est de la Thaïlande)

Article écrit par Jeff de Pangkhan

 

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